Mécanismes de survie - Strasbourg - 7 juin 2007

ABG-19001 : Mécanismes de survie et gestion des réserves énergétiques lors du jeûne prolongé chez les oiseaux longévifs France

Date de diffusion : 24/05/2007
Date de première diffusion : 24/05/2007
Date de fin de parution prévue : 07/06/2007


POSTE A POURVOIRLe Département Ecologie, Physiologie et Ethologie (DEPE) est l’un des composants de l’Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien de Strasbourg (unité mixte 7178 du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et de l’Université Louis Pasteur (ULP).

Le laboratoire constitue aujourd’hui un Centre de Recherche peut-être unique par l’ensemble des compétences qui y sont rassemblées.

Le pôle initial créé en écophysiologie s’est vu renforcé par une approche en biologie évolutive, en mécanismes physiologiques et en éthologie.



Contexte général
Dans le cadre de la théorie des traits d’histoire de vie, les oiseaux longévifs tels les manchots antarctiques doivent faire des compromis (trade-offs) entre l’allocation des ressources pour la survie et la reproduction. Les manchots dépendent exclusivement des ressources marines souvent très éloignées de leurs sites de reproduction. Pour se reproduire avec succès, ces oiseaux subissent un long jeûne, comptant uniquement sur leurs réserves corporelles.
Des études précédentes ont prouvé que les oiseaux incubant et soumis à une réduction critique de leurs réserves corporelles désertaient leur oeuf. L'existence d'un signal de réalimentation a été associé chez les manchots à l'entrée dans la phase critique du jeûne prolongé (la phase III). Il y a alors une augmentation de la perte de masse corporelle due à l'élévation de l'utilisation des protéines comme substrat énergétique (tandis que les lipides sont presque épuisés). Les mécanismes contrôlant cette protéolyse restent à être déterminés.
De tels signaux peuvent également être considérés dans la détermination du niveaux des réserves corporelles initiales de lipides au début du jeûne. La phase II du jeûne a été décrite comme une période d’épargne des protéines liée à l'utilisation des lipides comme carburant principal. Pour un animal donné, plus l'adiposité est élevée, plus l’épargne des protéines est efficace. Cependant, les mécanismes sous-tendant la contribution relative des lipides et des protéines à la dépense énergétique demeurent en grande partie inconnus.

Objectifs
Notre programme de recherche est ciblé sur l’étude des adaptations comportementales et physiologiques permettant aux manchots de faire face aux contraintes environnementales et d'assurer le succès de leur reproduction. Il s’agit de préciser comment l’animal gère son investissement reproducteur lors d'un stress énergétique sans mettre en péril sa propre survie. Les changements comportementaux, métaboliques, et endocriniens associés à l’épuisement des réserves seront examinés, ainsi que les mécanismes sous-jacents, pendant le jeûne prolongé.

Questions posées
Quels changements comportementaux sont associés à la déplétion des réserves corporelles pendant la période de reproduction chez le manchot Adélie ? Comment sont régulées les réserves énergétiques au cours du jeûne prolongé? Par quel mécanisme l’animal peut-il apprécier ses réserves initiales et quelle est la nature du signal de réalimentation lorsqu’un niveau bas dans les réserves est atteint ?

Matériel et méthodes
Le DEPE, au sein de l’IPHC, est à même de fournir toutes les techniques de bases ainsi que l’expertise qui les accompagne tant au laboratoire que sur le terrain dans le cadre de programmes scientifiques soutenus par l’Institut polaire Français (IPEV).
Modèle animal : le manchot Adélie sauvage en cours de reproduction ou captif en parc (échec de reproduction).
Manipulations nutritionnelles ou en utilisant des substances bioactives.
Suivi de la présence au nid des individus sauvages et de l’activité locomotrice pour les animaux captifs.
Capture et prélèvements sanguins.
Mesure de l'utilisation des réserves corporelles (indices ou isotopes stables)
Mesure des variations plasmatiques des concentrations en substrat (comme index de dégradation des lipides ou des protéines), des hormones (leptine, glucagon, corticostérone, T3, T4, …..) et régulation de gènes clés impliqués dans le métabolisme énergétique (gène ob codant pour la leptine, protéine découplante aviaire (avUCP)), et intermédiaire (enzymes impliquées dans la lipolyse et la protéolyse).

L'étude de l'adaptation des manchots à un jeûne prolongé pourra aider à mieux comprendre 1) leur statégie de reproduction (compromis avec la survie), 2) le stockage et la mobilisation des réserves corporelles, et 3) le contrôle à long terme de la prise alimentaire.


Compétences souhaitées

Le candidat idéal sera énergique, aura le sens de la communication et des qualifications informatiques ainsi que de l'expertise dans la capture et la manipulation des animaux et la collection d'échantillons de sang. On s'attend à ce que le candidat prenne une partie active dans la planification et la conduite des travaux sur le terrain pendant la période du projet (2007-2009). Les candidats doivent avoir une bonne connaissance en écologie, écophysiologie, endocrinologie et ornithologie.


Nature du financement : Salarié du public (enseignant, fonctionnaire,...)


MODALITE DE DEPOT DE CANDIDATUREDate limite de dépot de candidature : 07/06/2007

Thierry Raclot, PhD, CR1 CNRS
IPHC-DEPE
UMR 7178 CNRS-ULP
23, rue Becquerel
67087 Strasbourg Cedex 2 (France)
Tél +33 (0)3 88 10 69 00 / +33 (0)3 88 10 69 39 (Direct)
Fax +33 (0)3 88 10 69 06
Email : thierry.raclot@c-strasbourg.fr

Lors de vos contacts, merci de mentionner l'association Bernard Gregory et la référence de cette offre