Proposition de thèse – Allocataire de recherche CIRAD
Modélisation de l’épidémiologie du charançon du bananier Cosmopolites sordidus. Application à la conception de systèmes de culture durables aux Antilles françaises
Référence – 1189 -
http://www.cirad.fr/fr/empl_formation/poste/page.php?id=164Résumé
Les systèmes de culture bananiers ont été par le passé fortement consommateurs de pesticides pour contrôler les bioagresseurs qui se développent massivement dans ces systèmes monoculturaux. L’utilisation de rotations culturales a permis de contrôler très efficacement les nématodes phytoparasites. Le charançon du bananier (Cosmopolites sordidus) reste le principal facteur limitant pour arriver à concevoir des systèmes de culture sans pesticide. L’efficacité des jachères, des moyens de lutte prophylactiques et biologiques sont actuellement mis au point et évalués. Cependant, il ressort que les aspects spatiaux de l’épidémiologie de cet insecte sont centraux pour son contrôle et pour maximiser l’efficacité des différentes techniques de lutte. Par ailleurs, il est peu probable d’arriver à une exclusion de cet organisme de l’agrosystème comme cela a été le cas avec le nématode phytoparasite Radopholus similis ; au contraire, les systèmes de culture bananiers devront gérer ce bioagresseur afin d’établir des équilibres écologiques maintenant des populations de charançons supportables.
Ce travail de thèse, qui s’inscrit dans une perspective de régulation durable des populations de bioagresseurs, vise à développer une plateforme de modélisation spatialisée de l’épidémiologie du charançon du bananier en interaction avec le système de culture et l’organisation paysagère. Il est à la charnière de l’agronomie et de l’écologie. Il s’agira i) au niveau de la parcelle, de prendre en compte les aspects de dynamique des populations et les interactions avec les plantes cultivées et associées, les caractéristiques pédoclimatiques, les pratiques de lutte prophylactiques et biologiques, ii) au niveau du groupe de parcelles, de simuler la dispersion de ce bioagresseur entre parcelles en interaction avec les éléments du paysage (haies, autres culture non hôte, …). Il s’agira également de mettre l’accent sur les communautés trophiques Bananiers-Charançons-Nématodes entomopathogènes qui représentent une voie prometteuse de contrôle biologique mais dont les modalités et l’agencement spatial restent à optimiser. Ce travail se basera sur une solide base de modélisation des systèmes de culture bananiers (modèle SIMBA) et sur de nombreuses données existantes de suivi des populations de charançons (Guadeloupe et Martinique). Ces données seront complétées par des expérimentations ciblées visant à paramétrer des mécanismes de dynamique des populations et de dispersion.
Les résultats attendus sont des connaissances nouvelles et des modèles intégrant les connaissances en dynamique des populations et en épidémiologie spatiale permettant ainsi de simuler des scénarii de gestion (de la culture, des pratiques de lutte, de l’organisation du paysage). In fine, cette thèse devra mener à des propositions, à partir d’analyses de pratiques culturales existantes et de simulations, de scénarii visant une régulation durable du charançon en bananeraie.
Mots-clefs : dynamique des populations / épidémiologie spatiale / bananiers / modélisation / agencement spatial des systèmes de culture / Antilles françaises - Martinique
ENCADREMENT PREVU
Directeur de la thèse : F. LESCOURRET – HDR (INRA UR PSH - Avignon)
Codirection : P. TIXIER (CIRAD UPR 26 – Martinique)
Equipe d’accueil :
CIRAD - UPR 26 – Systèmes de culture bananiers, plantains et ananas (PRAM Martinique)
Ecole doctorale: SIBAGHE (Systèmes Intégrés en Biologie, Agronomie, Géosciences, Hydrosciences, Environnement)
CONDITIONS MATERIELLES
Lieu d’affectation : Martinique
Salaire mensuel brut: environ 2230 euros
Conditions des allocataires de recherche du CIRAD Outre-mer
PROFIL SOUHAITE
Master recherche ou équivalent (ingénieur agronome) dans les spécialités de l’écologie ou de l’agronomie
Compétences souhaitées :
- Bonne maîtrise des concepts de dynamique des populations
- Capacité à assimiler et développer des outils de modélisation (une connaissance des SMA serait un plus)
- Bases en agronomie et en entomologie
- Connaissance de l’épidémiologie spatiale
- Capacité à travailler dans une équipe multi-disciplinaire
Permis de conduire B
Goût et aptitude pour l’expatriation en conditions tropicales
Pour plus de renseignements :
philippe.tixier@cirad.fr (0596423017)
francoise.lescourret@avignon.inra.fr