Demande de post-doctorant CNRS par René Groscolas-Yves Handrich (26/7/2007)
Intitulé du projet de recherche :
ADAPTATIONS ENERGETIQUES AUX CONTRAINTES NUTRITIONNELLES ET ENVIRONNEMENTALES LORS DE LA CROISSANCE CHEZ LE POUSSIN DE MANCHOT ROYAL.
Responsables du projet : René Groscolas (DR2 CNRS)-Yves Handrich (CR1 CNRS)
Description du projet de recherche
La croissance d’un individu requière généralement un apport nutritionnel régulier. Chez certaines espèces d’animaux sauvages, cette régularité n’est pas possible suite aux variations de la disponibilité des ressources alimentaires. La contrainte énergétique alors imposée peut être d’autant plus forte que le petit vit dans un environnement climatique défavorable. Ce projet de recherche vise à identifier et comprendre les adaptations énergétiques qui permettent à un animal en croissance de faire face à cette double contrainte.
Le modèle animal sera le poussin de manchot royal, un oiseau marin des régions sub-antarctiques à très longue croissance (11 mois). Cette croissance, d’abord très rapide et associée à un engraissement, est quasiment arrêtée pendant le jeûne hivernal puis s’achève par la mue et la préparation à la vie marine.
Le projet a pour objectifs de répondre aux trois questions suivantes:
1) Afin de survivre aux restrictions alimentaires, quelles adaptations le poussin de manchot royal développe-t-il ? On émet l’hypothèse de l’existence d’une dépression métabolique (hypothermie) et/où d’une réduction des coûts énergétiques associés à la locomotion.
2) Comment le poussin s’adapte-t-il d’un point de vue physiologique et comportemental à la vie marine ? On émet l’hypothèse d’un entraînement progressif, tant en ce qui concerne les capacités de plongée que de capture des proies.
3) L’isolation thermique procurée par le duvet lors de la vie à terre est-elle adéquate pour faire face aux contraintes climatiques. On émet l’hypothèse que cette isolation serait efficace dans un milieu sec mais non dans un milieu où les précipitations abondantes altèrent les capacités isolantes du duvet en le mouillant (ce qui pourrait affecter le taux de survie des poussins en cas d’augmentation des pluies associée au réchauffement climatique).
Le travail de terrain sera réalisé à Crozet, avec le support financier et logistique de l’IPEV et des TAAF. La méthodologie utilisée sera basée sur le bio-logging avec suivi en continu de différents paramètres physiologiques (mesure de la fréquence cardiaque, températures corporelles) et comportementaux (accélérométrie, capteur de pression). Le post-doctorant contribuera aux développements technologiques du groupe bio-logging de l’IPHC.
Profil du poste
Le candidat devra avoir de solides connaissances dans le domaine de l’énergétique et une expérience du travail de terrain. Une compétence dans l’utilisation de bio-loggers, et/ou dans la mesure de la dépense énergétique est nécessaire. Il sera capable de travailler à l’interface entre des développeurs technologiques (bio-loggers) et des utilisateurs biologistes (retour d’informations biologiques vers les développeurs). De fortes capacités pour le traitement mathématique et statistique des données, ainsi que pour la rédaction d’articles, sont requises.